Variole du singe ou Monkeypox

Variole du singe ou Monkeypox

Ces derniers jours, plus de 200 cas d'infection au Monkeypox ont été signalés dans différents pays d'Europe et d'Amérique du Nord : France, Belgique, Royaume-Uni, Portugal, Italie, Espagne, Suède, Canada et États-Unis. Alors que le nombre de cas augmente dans notre pays, doit-on s’en inquiéter ? Mais quelle est l’origine de ce virus ? Quels sont les symptômes du Monkeypox ? Comment se transmet-il ?

Publié le 27/05/2022

La variole du singe, Monkeypox, orthopoxvirose simienne, est une maladie infectieuse due à un orthopoxvirus.

Le virus Monkeypox a été isolé et identifié pour la première fois en 1958 lorsque des singes expédiés de Singapour vers un centre de recherche au Danemark sont tombés malades. Cependant, le premier cas humain confirmé remonte à 1970 lorsque le virus a été isolé chez un enfant de la République démocratique du Congo suspecté d'avoir la variole.

Bien qu'identifié pour la première fois chez des singes (d'où le nom), les données disponibles suggèrent que les rongeurs africains sont le réservoir naturel. Des infections se sont produites chez des écureuils, des rats, des souris, des singes, des chiens de prairie et des humains. Actuellement, deux clades génétiquement distincts ont été identifiés. Le clade ouest-africain a un pronostic plus favorable avec un taux de létalité inférieur à 1 %. En revanche, le clade du Bassin central (clade centrafricain) est plus létal, avec un taux de létalité pouvant atteindre 11% chez les enfants non vaccinés.

Monkeypox est une maladie zoonotique, c’est-à-dire que nous la contractons à la suite d’un contact avec un animal :

  • Morsure, griffure, fluide biologique
  • Consommation de viande mal cuite

Cette transmission se fait principalement dans les zones forestières humides d’Afrique du Centre et de l’Ouest.

Mais la transmission inter-humaines est possible surtout au sein du foyer familial ou dans les institutions de soins :

  • contact direct avec les lésions cutanées ou les muqueuses d’une personne malade
  • par des gouttelettes (salive, éternuements, postillons…)
  • contact de l’environnement du malade (linge de lit, vêtements, vaisselle, linge de bain…).

La Belgique a imposé une quarantaine de 21 jours pour les personnes infectées. Cependant les personnes « cas contacts à risque » ne doivent pas s’isoler mais il est nécessaire de surveiller l’apparition de symptômes.

La durée d’incubation varie de 5 à 21 jours et les symptômes se présentent généralement en 2 périodes :

  • Période invasive : fièvre, céphalées importantes, gonflement des ganglions lymphatiques , maux de dos, douleurs musculaires, grande fatigue. Ces symptômes sont semblables à ceux de la grippe.
  • Période d’éruptions cutanée (1 à 3jours après la fièvre) : cela commence par le visage puis s’étend au reste du corps plus particulièrement aux paumes des mains et aux plantes de pieds. Les lésions peuvent s’étendre vers les parties anales et génitales (transmission du virus par relations sexuelles).                                                Au départ des maculo-papules (lésions à base aplaties) apparaissent puis évoluent en vésicules (petites ampoules remplies de liquides)  pour ensuite se dessécher et former des croutes.

La variole du singe est contagieuse dés l’apparition des symptômes et ce jusqu’ à ce que les croutes tombent.

Outre les cicatrices et la décoloration potentielles de la peau, les autres patients se rétablissent généralement complètement dans les quatre semaines suivant l'apparition des symptômes

A ce jour le traitement consiste à soulager les symptômes (paracetamol, antihistaminique,…).

Il existe un vaccin (de troisième génération) Imvanex (firme Bavarian Nordic) contre la variole du singe.

La vaccination antivariolique peut être envisagée dans les situations suivantes :

  • après l'exposition de contacts proches présentant un risque accru de maladie grave,
  • pour les prestataires de soins qui réagissent à cette épidémie,
  • pour contrôler les clusters dans des contextes spécifiques

La Belgique a précommandé 1250 doses de ce vaccin ce qui permettra de traiter 625 personnes.

Complications :

  • Surinfection bactérienne de la peau
  • Cicatrices cutanées permanentes
  • Hyperpigmentation ou hypopigmentation
  • Cicatrice cornéenne permanente (perte de vision)
  • Pneumonie
  • Déshydratation (vomissements, diarrhée, diminution de l'apport oral en raison de lésions buccales douloureuses et perte de liquide insensible due à une perturbation cutanée généralisée)
  • État septique
  • Encéphalite

Gestes barrières pour limiter la propagation :

  • Lavez-vous les mains régulièrement au savon
  • Port du masque dans les lieux fermés bondés
  • Distanciation sociale
  • Rester à la maison si vous êtes malade et contacter votre médecin
  • Suite au lésions génitales et anales, l’utilisation d’un préservatif est une protection supplémentaire lors de rapports sexuels.

 Deux populations sont particulièrement à risques de développer une forme grave de la maladie :

  • Les personnes immunodéprimés
  • Les enfants et les femmes enceintes.

Comme pour les autres maladies virales, la sévérité des symptômes peut être limitée en renforçant le système immunitaire.

 

Pharmacienne Abachra Fatima

Mise à jour 27-05-22